Tango et Rock

Long day is over

Il y a des journées qui sont longues ... très longues. Et pourtant il y a du soleil, du bleu dans le ciel, une température agréable pour la saison et même un joueur de cornemuse dans la rue qui apporte un peu de fantaisie jusque dans mon bureau. (Non, je n'ai pas abusé d'armagnac à mon déjeuner).

J'ai la chance de faire un job intéressant et de travailler, actuellement, sur des projets passionants. Malgré cela, ma "To Do List" déborde comme lorsque la Moselle dégueule son trop plein de pluie ou de neige fondue sur les berges de Thionville. Et pourtant ... je trouve cette journée ennuyeuse et qui n'en finit plus. Je réponds à quelques mails, je téléphone à l'un ou l'autre collègue, je relis un document, quand je reçois cette pub dans ma boite aux lettres et là ... j'hallucine !!!

Payer une bagnole d'entrée de gamme ce prix là ??? même si c'est une berline allemande !!! Faut pas déconner. Et pourtant, j'aime les voitures et je n'hésite pas à leur consacrer un bon budget, mais franchement ... 122 cv - diesel pour une caisse où les passagers à l'arrière ne peuvent pas étendre leurs jambes ??? je trouve ça fou.

Je ne sais pas pour vous mais je trouve que le monde tourne à l'envers. Quand je lis le bouquin de Chauvel sur les classes moyennes puis quand je vois cette pub ... je me rends compte enfin (il serait temps !) de ce fossé qui se creuse. Je me rends surtout compte que je vis dans une bulle artificielle.

Long day is over ... peut-être pour le boulot mais pas pour le reste.

Protester ... dans un violon

Les syndicats OGBL, ALEBA et LCGB appelaient les employés de banque à une manifestation ce matin devant les locaux de l'ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) pour la défense de la convention collective bancaire et de certains acquis de base.

Autant je suis d'accord pour ces revendications syndicales (étonnant non ?), autant l'organisation collégiale de cette manifestation manque de crédibilité.

Au luxembourg, les employés de banque, comme tous les employés d'ailleurs, sont placés sous les règles fixées par le droit du travail ou sous des règles définies dans une convention sectorielle ... la convention bancaire dans notre cas ... si celle-ci est bénéfique aux employés. Rien de spécial en somme.

Il faut reconnaitre que la convention bancaire nous est assez favorable car elle nous permet de disposer d'une dizaine de jours de congés supplémentaires, d'un treizième mois, d'une prime de juin (grosso modo un quatorzième mois) et d'augmentation périodique du salaire. Ainsi, comparé à d'autres secteurs ou au même secteur bancaire d'autres pays, nous n'avons pas trop à nous plaindre.

Si je vais dans le sens de ces revendications c'est parce que l'ABBL (le patronat bancaire) souhaite faire passer en force certaines décisions dont notamment, le versement d'une prime, non plus à l'ancienneté mais, au mérite ... Cela me gène pour deux raisons :

1 - Ce type de récompense implique une importante subjectivité de la part de celui qui l'attribue. Bientôt la foire à la sucette ! et lorsqu'on suce ... on ne travaille pas ... et si on ne travaille pas ... ben on ne mérite pas de récompense.

2 - Certains postes (ingrats) sont nécessaires pour le bon fonctionnement d'une banque et tenter de mesurer la productivité des employés qui effectuent des tâches telles que la réconciliation (malgré la forte automatisation), la reprographie (production des extraits ou toute autre publication lorsque ce travail n'est pas outsourcé), la saisie des transactions (beaucoup / peu de transactions .... beaucoup / peu d'input mais indépendant des employés), etc ..., me semble bien difficile. Ainsi, ces employés ne méritent-ils plus de toucher une prime puisqu'ils ne peuvent que faire leur travail ... ni plus ni moins.

Donc ... je suis complètement d'accord avec ces revendications.

Par contre le moyen mis en oeuvre pour exprimer ce profond mécontentement me semble ridicule. Voici quelques phrases extraites du tract produit par les syndicats :

L'ABBL SE CROIT TOUT PERMIS !
Dans sa stratégie de démontage total des acquis de base, le patronat bancaire affiche une arrogance sans pareil.
...
Cette   manière  de  procéder   est  inadmissible   et   les  syndicats  la  rejettent formellement !  D'autant  plus qu'elle est  injustifiable au  regard des bénéfices affichés (+ 50 % en moyenne par rapport à l'excellente année 2005).

Ripostons à cet entêtement patronal !
Consacrez une heure de votre temps pour une convention collective qui engage votre avenir.
...
A cet effet, un piquet de protestation est prévu mercredi 14 février entre 07h30' et 08h30' devant le siège de l'ABBL, 59 boulevard Royal.
...

Piquet de protestation pendant une heure : de 07h30 à 08h30 c'est à dire juste avant le démarrage de la journée bancaire pour la majorité des employés. Cela me semblent bien naïf et inutile : les paroles fortes du tract se traduisent par un mouvement de protestation panurgien.

CLS moi tranquille !

Contrairement aux titres (actions, obligations par exemples) qui se traitent, en principe, sur des marchés organisés (les bourses), les transactions sur devises (monnaies) se font sur un marché de gré à gré (OTC : over the counter) ce qui revient à dire grossièrement que la transaction se fait directement entre le vendeur et l'acheteur.

En ce qui concerne les devises, les opérations forex (Foreign Exchange) correspondent à la vente d'une monnaie contre l'achat d'une autre monnaie. Par exemple si vous avez besoin de dollars ou de francs suisses, vous vendez l'équivalent en euros pour achetez la devise souhaitée à un taux fixé par votre banquier. C'est pareil pour les sociétés ou les banques qui souhaitent effectuer une opération de change.

Les devises se traitent en général sur un marché de gré à gré mais depuis 2002, il existe un marché organisé appelé CLS (Continous Linked Settlement) pour lequel on peut agir comme 'Central Institution' ou 'Third Party Customer'.

Petite introduction technique que je ne détaillerais pas, bien que ces activités soient passionnantes, pour expliquer à quel point je suis grognon ce soir. En effet, en charge de l'organisation de la mise en place de CLS au sein de ma société (en qualité de third party), je pensais prendre mon pied. Ce fut le cas ... mais pas aujourd'hui.

En effet, notre 'Central Institution' vers qui nous passons nos opérations de change est l'une des plus grande banque de la planète (voire la plus grande en matière de custody) est incapable de fournir un outil 'professionnel' pour le suivi de cette activité. Afin de savoir à tout moment quel est l'état de nos comptes il est nécessaire d'accéder à une application web utilisant des applets  Java :-(

Bullshit !!!

Contrairement à la définition bienveillante de Wikipédia qui trouve de nombreuses vertus à ces programmes s'installant puis s'éxécutant sur l'ordinateur de l'utilisateur, les applets Java sont lents au chargement, rarement compatibles entre elles (version de l'interpréteur java) et surtout s'opposent aux règles évidentes de sécurité en vigueur dans toutes sociétés.

Aujourd'hui, l'accès à cette application et le suivi de trois malheureux deals ont duré pratiquement deux heures ... quelle efficacité !!! Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi, on continue à utiliser une telle technologie dans le monde professionnel. Pfff ... ça me dépasse et ceux qui ont conçu ce truc méritent le bucher.

Travailler c'est trop dur ...

Depuis ce matin, je me prends la tête avec la "Directive 2004/39/CE" du parlement européen et du conseil ... laquelle concerne les marché d'instruments financiers et plus particulièrement vise à protéger les investisseurs et préserver l'intégrité du marché et d'autre part à promouvoir l'équité, la transparence, l'efficacité et l'intégration des marchés financiers.

Tout un programme ...

Pourquoi je travaille pas à la DDE corse ... hein ???

Poly-O-glotte

Je mangeais tranquillement ma tarte tatin accompagnée de crème anglaise lorsqu'un type est entré dans le restaurant, le téléphone collé à l'oreille. A son arrivée, tout le monde s'est tu en se tournant vers lui. Je crois même me souvenir que Tom Waits, qui passait en musique de fond, s'est arrêté de chanter.

Ce type avait réussi son coup : faire l'intéressant. Car Monsieur parlait anglais avec un client, un fournisseur ou n'importe qui ... d'ailleurs on s'en fout ... lui y compris. Pas besoin de vous dire alors que je vous parle d'un Français qui travaille ici au Luxembourg comme 40.000 autres compatriotes d'ailleurs. Car, qui à part les Français, ici, à Luxembourg, se permettrait de faire le malin parce qu'il sait dire quelques mots dans la langue de Dickens. Surtout que même si certains d'entre nous ont un vocabulaire assez riche, très peu parle avec un accent convenable.

De leur côté, je n'ai jamais vu un Luxembourgeois pérorer parce qu'il parle couramment quatre langues au minimum.

Cela me rappelle une drôle d'histoire : il y a quelques mois de cela, ma nana du moment voulait faire également la maline auprès de deux mes collègues avec qui je prenais tranquillement un 'after work'. Elle avait fait un MBA, travaillait dans un banque américaine et savait un peu tout sur tout. Quand elle nous a rejoint tous les trois, elle n'a pas pu s'empêcher de s'enorgueillir de sa maîtrise des langues.

Je reconnais que dans certains domaines, ma nana avait effectivement une remarquable maitrise de la langue ... mais pas vraiment pour ce qui concerne le dialogue car elle parlait tout juste couramment l'anglais. Ma collègue, voulant lui rabaisser le caquet a discuté avec elle dans un anglais excellent qu'elle maîtrise à l'instar du luxembourgeois, du français, de l'allemand et de l'italien.

Depuis, son orgeuil, sa fierté et d'une certaine manière son arrogance m'ont poussé à mettre fin à cette histoire.

La cigale et la fourmi

Dans le journal "La tribune" d'hier, un article sur l'avenir des retraites m'a une nouvelle fois fait bondir. Ce ne sont pas tant les données statistiques et le rapport du COR (Conseil d'Orientation des Retraites) transmis au premier ministre aujourd'hui qui me fait réagir mais surtout l'hypocrisie et la couardise de nos parents.

D'après l'article, le besoin de financement des retraites en 2050 serait compris entre 2 et 5 points du PIB, soit entre 30 et 80 milliards d'euros. Danièle Karniewics, présidente de la caisse d'assurance vieillesse nous prévient déjà qu'il faudra faire un effort supplémentaire.

Effort par qui ? Facile : c'est encore moi, toi, ami bloggueur et plus généralement les enfants et petits-enfants des 68ards. J'ai vraiment la rage contre ces branleurs qui occupent des postes par copinage (sans, bien sûr, vouloir laisser les rênes à des plus jeunes), qui légifèrent en prenant soin de préserver tous leurs avantages et bien-être et surtout qui ont gaspillé et dilapidé tout les fruits des "Trente glorieuses".

Cet article m'a donné envie de revisiter la fable de La Fontaine : la cigale et la fourmi.

La cigale ayant chanté
tout Woodstock
se trouva fort bien pansu
Quand la pension fut venue
Voulant toujours plus de ronds
de grisbi et de pognon
Elle alla effrontément
Chez la fourmi son enfant
La priant de lui verser
Une retraite bien méritée
Jusqu'à la fin de ces jours.
La fourmi est très bonne
Mais loin d'être conne
Que faisiez en 68,
A part fumer du shit ?
- Nuit et jour, je buvais,
Je baisais et je dansais
Vous dansiez tout le temps
Allez vous brosser maintenant.

Get up - Stand Up

Il faut parfois peu de chose pour retrouver la pêche et je me surprends à rebondir si rapidement en espérant bien sûr que ce ne soit pas le chant du cygne.

ING - Luxembourg avait organisé l'année dernière le premier marathon de Luxembourg ville. Nous venons de recevoir au bureau le CD-ROM qui nous replonge, à travers deux vidéos et quelques photos, dans cette ambiance à la fois sportive et festive. Au bureau, nous avions mis sur pieds ou plutôt sur baskets, trois équipes de quatre coureurs pour l'épreuve du Marathon par relais. Nous n'avions alors que la seule ambition de courir ensemble et de terminer les quelques 42 kilomètres.

J'avoue, comme le témoigne cette image, que mon relais d'un peu plus de 12 km à travers les rues du Kirchberg a été difficile car je m'étais alors entrainé plus souvent autour d'un comptoir que sur des routes ou des chemins. Mais je m'en souviens encore avec grand plaisir et l'année prochaine, c'est décidé, je me lance dans le semi-marathon avec pour objectif de terminer en moins de deux heures.

D'ailleurs, je cours deux fois 10 bornes par semaine au rythme des white stripes, des strokes ou encore des kooks qui occupent une bonne place dans mon ipod. 

Rendez-vous le 19 mai 2007 à 18:00 pour le deuxième 'night-run' de Luxembourg.

Lunch time

Je n'arrive pas à comprendre la plupart de mes collègues. Ils aiment manger un casse croûte devant leur écran en surfant sur le web ou en lisant le journal ou se goinfrent de 'giant' au mac'do ou au quick lors de la pause de midi.

Or, pour moi la pause de midi est indispensable et hormis une réunion à préparer ou un dossier top-important à rendre avant une certaine heure, jamais je ne sacrifierai ce moment là.

J'aime me rendre dans une brasserie ou un restaurant pour prendre un plat du jour suivi souvent d'un petit dessert genre moelleux au chocolat ou crème brulée le tout accompagné d'un quart d'eau pétillante et d'un ou deux verres de vin.

Ce moment privilégié, que j'apprécie seul ou en compagnie me permet de faire un vrai break et d'être efficace pour le restant de la journée. Si je suis seul, j'en profite pour lire la presse et m'informer et si je suis accompagné, nous refaisons le monde et parlons de la place financière. Ce n'est pas tous les jours l'été et les déjeuners en terrasse sont maintenant reportés jusqu'en juin mais vraiment se priver de ce moment de détente est une chose à laquelle jamais je ne pourrais me résoudre.

Bon aujourd'hui c'était relativement simple et de saison : biche aux airelles avec quelques spätzle puis tarte tatin. je ne me souviens plus du vin qui accompagnait cela mais ce devait être un cahors ou un VDQS du sud ouest de la France. Un expresso pour finir et rien en guise de coup de l'étrier qui, faut-il le rappeler, est le dernier verre avant le départ (à l'époque, les cavaliers, avant de donner le coup de l'étrier pour partir, prenait un dernier verre rapidement, souvent offert par l'aubergiste).

Bon appétit :-)

Thank you for NO smoking

Etes vous favorable à l'interdiction de fumer sur le lieu de travail ?

Suite à la loi du 11 août 2006 relative à la lutte antitabac et entrée en vigueur le 5 septembre 2006 au Luxembourg, la délégation du personnel organise un référendum au sein de notre société afin de poser la question suivante : "Etes vous favorable à l'interdiction de fumer sur le lieu de travail ?"

Au Luxembourg, à la différence de la France, cette loi ne cite pas le lieu de travail parmi les lieux où il est interdit de fumer mais oblige cependant l’employeur à prendre les mesures nécessaires afin que les travailleurs soient protégés de manière efficace contre les émanations résultant de la consommation de tabac d’autrui. En d’autres termes, éviter à tout salarié la consommation passive sur son lieu de travail.

Posée de cette manière et puisque la majorité des employés ne fume pas, la réponse à cette question est évidente et dans quelques jours l'interdiction de fumer va s'imposer à tous. En tant que fumeur, cette loi ne me dérange pas et je dois même avouer que j'apprécie de pouvoir déjeuner dans des endroits non-fumeurs : pas de fumée de cigarette au moment du plat principal.

Par contre ce référendum me dérange énormément car une fois le résultat obtenu, l'interdiction s'imposera à tout le monde. Or, dans certains bureaux, les fumeurs et non-fumeurs partagent l'espace commun avec respect et tolérance.

Nous sommes quatre dans mon bureau : deux fumeurs et deux non-fumeurs. Le vendredi (et quelques rares fois en semaine) vers 17-18 h, lorsque le week-end approche, il est courant que nous fumions une cigarette avec l'autorisation de tout le monde. Cela est accepté par tous et ne gène personne d'autres dans la société. Mais imaginons, pour n'importe quelle raison, qu'un collègue, étranger au bureau, entre à ce moment, une polémique peut naître car l'interdication formelle de fumer s'impose à tous.

Comment se fait-il qu'untel fume dans le bureau !!! C'est interdit ... je les entend déjà.

Plutôt qu'une contrainte et une interdiction, n'aurait-il pas été plus intelligent de sensibiliser les fumeurs au respect et de proposer une alternative (coins spécifiques non-fumeurs, libre choix aux membre d'un même bureua de tolérer une cigarette, etc ...) ?

Je m'interroge sur le rôle de la délégation dans cette affaire, en définitive.