Si comme moi vous ne pouvez pas vous empêchez de passer chez le marchand de journaux avant de monter dans le train, même si vous le faites tous les jours pour vous rendre sur votre lieu de travail, alors vous n'avez pas pu louper la couverture 'agressive' et 'marketing' du nouvel obs de la semaine dernière.
Classes Moyennes - LA CRISE
C'est très vendeur et comme je suis une cible parfaite pour ce genre de revue (même si le nouvel obs' manque cruellement d'objectivité et est très marqué à gauche) j'avoue avoir acheté ce magazine. Mes amis, lecteurs de l'expansion et du journal des finances, je vous rassure ... cela ne m'arrive que très rarement. Qui plus est il est sain de lire des revues et journaux couvrant une large représentation politique pour être capable de prendre du recul et de se forger ses propres opinions.
Tout ce préambule pour vous dire que j'ai lu avec intérêt l'article sur les classes moyennes et je vous invite à lire le livre qui lui sert de support. Les classes moyennes à la dérive de Louis Chauvel publié au Seuil est un petit ouvrage d'une centaine de pages très intéressant.
En effet, les classes moyennes constituent l'électorat privilégié de nos politiques, si l'on excepte les désormais antilibéraux (communistes - pour mes lecteurs américains, apprenez que cette espèce du Crétacé est une des seules parmi les dinosaures à survivre - et extrème gauche). Aussi loin que remontent mes connaissances et compétences en histoire, dès la troisième rèpublique, les classes moyennes étaient toujours visées par les discours ou les actes engagés. Mais que sont les classes moyennes car nous avons l'habitude de ratisser large dans notre beau pays et la campagne électorale qui s'accélère me conforte dans cette réflexion.
En fait, Louis Chauvel tente de définir, comme cela ne l'a jamais été fait sociologiquement, le terme de classe moyenne et les personnes qui en font partie. Il s'appuie sur des données statistiques et considère qu'il existe trois méta-catégories : classe moyenne inférieure, intermédiaire et supérieure. Sur base des revenus et du sentiment d'appartenance au même groupe il peut se permettre cette catégorisation. La fin du livre aborde l'aspect silencieux et non revendicatif qui fut longtemps l'apanage de cette classe moyenne, mais après le oui à Maastricht devenu un non à la constitution européenne, il semblerait que cette classe veuille enfin se faire entendre ... et les individus qui la composent que l'on a arrête de les prendre pour des cons (cette simplification est de moi plus que de Chauvel :-) )
Comme chantait Souchon ... Rame ... Mais ne serait-ce pas le début de la fin ?
à chaque fois que l'on se situe dans le milieu on a le sentiment (réel ou pas) que les cotés sont plus favorisés que soi même. pour moi le probleme des classes moyennes est que l'on n'a plus le sentiment que l'on va progresser....avec mes 1500 euros mensuels je ne suis pas malheureux mais je n'ai pas le sentiment que je vais progresser ou que des opportunitées vont s'offrir à moi
Rédigé par : bartllebooth | 22 décembre 2006 à 11:54
En fait, je dois ajouter un complément à cette note car l'analyse faite par ce sociologue est plus vaste qu'une simple catégorisation économique et un sentiment général de ras le bol ... il détecte aussi quelles sont les raisons de cette stratifiation.
Cela dit je partage entièrement ton avis ... qd on est au milieu on a toujours l'impression que les autres sont mieux lotis.
Rédigé par : Arnolux | 22 décembre 2006 à 15:04