Tango et Rock

Raining blood

C'est quand même pas ma tronche, me dis-je en regardant l'image que me retournait le miroir de la salle de bain ce matin.

Quel enfoiré de miroir ... sur qui j'ai toujours compté pour m'aider à avoir une bonne gueule avant de quitter le logement. Voila qu'il me gerbe cette image en pleine face après cette courte et sale nuit.

Mais finalement en y réfléchichant bien il me veut du bien et me faire réagir et non pas m'enfoncer dans une mélancolie et tristesse destructive.

Il est en train de me dire :

"... Arno ... arrête tes conneries !!! Ne t'emballe pas pour une nana que tu connais si peu, trop peu. Remet ton armure et ne sois pas une putain de gonzesse. Bouge toi et pense à toi ... et seulement à toi. Tu m'emmerdes a noircir mon tain avec ta gueule de déterré, les joues striées et les yeux explosés. Je te préfère encore quand tu as les yeux jaunis par le pastis."

Je l'écoute me mettre la tête au carré puis je pense.

Ouais Ok, t'as raison ... mais sur ce coup là j'ai pas senti venir, pas su géré, pas su accepter ... Mais c'es toi qui a raison, miroir, mon beau miroir. J'ai pris une couche de cuir épais, je remets ma cotte de maille, et je me blinde la tête. Faut pas tomber amoureux ou tout du moins pas se laisser emporté par des sentiments de faibles et de pleureuses.

Seuls mes gamins méritent ma tendresse, mon amour, ma féminité. Et personne d'autres ... fuck u.

Je change disque et je me passe les PIL : This is not a love song

Puis je me fais une journée mega-décibelles et repassant tous les classiques du death metal comme le Burn in Hell des Venom.

Kiss ...

Depuis 15 ans maintenant, je prends le train tous les jours de Thionville à Luxembourg pour me rendre au boulot. Malgré quelques problèmes récurrents (retards ou grèves) je préfère largement ce moyen de transport à la route.

Une fois installé dans son siège, le train ne demande au voyageur aucune attention, contrairement à la voiture et par conséquent nous autorise à poursuivre sa nuit en somnolant, revoir un dossier ou le plus souvent de lire ... chose que je fais rarement chez moi, malheureusement.

Aussi, je viens de finir ce matin, le bouquin de Virginie Despente - "King Kong Theorie" qu'il me tardait de découvrir en raison des critiques dont il fut l'objet.

Je lis de tout : polar de Ian Rankin, littérature russe de Dostoïevski, théatre de boulevard de Labiche ou Courteline, roman classique ou moderne et analyses ou réflexions sociologiques comme cette théorie de Despentes. Je ne parle de mes lectures que lorsqu'elles m'émeuvent, me bousculent, m'interpellent ou de révoltent et ce fut le cas pour ce livre.

Je partage totalement la critique de Fanny Dutriez visible chez Evene dont voici un extrait : "Virginie Despentes met en lumière avec ironie toutes les injustices de la vie quotidienne. Certes, une femme qui gagne de l’argent et qui aime le pouvoir sera dénigrée et considérée comme masculine, mais un homme qui aime la décoration et s’occuper de ses enfants sera traité de lopette. Virginie Despentes s’adresse à tout le monde, les femmes, les hommes, les puissants ou encore les rejetés". Même si le lecteur peut trouver le langage très vert, voire vulgaire, ce livre touche et nous atteint car il aborde des questions comme le féminisme (bilan d'après 68), l'égalité entre les sexes et les injustices au quotidien.

Je vous parle de ce bouquin car ce matin, en me rendant au bureau, j'ai croisé deux superbes nanas ... tailleur gris, chaussures à talon, foulard coloré, maquillage discret et élégant, visages et corps angéliques ... des nanas que nombreux voudraient inviter à diner dans l'espoir de prendre le dernier verre chez l'un ou l'autre.
Des nanas que je voudrais tenir par la main ... des nanas, me suis-je mis à penser, comme je veux pour compagne ... et rien d'autre !

'tain !!! Qui je suis pour oser penser et prétendre ça ? Pour qui je me prends ? Sont-elles plus jolies, plus intéressantes que celles dont parle Despentes dans son bouquin. Moi aussi, ai-je l'esprit comme une éponge imbibée d'idées artificielles, télévisuelles, sociétales ? 

Bref ... beaucoup de questions et peu de réponses.

Miss Maggi-Nochet

Il y a des jours où il vaut mieux rester ignare plutôt que de vouloir s'informer en lisant la presse nationale.

Ainsi, lors de ma pause déjeuner, j'ai accompagné une délicieuse tartiflette d'un petit verre de chardonnay, le nez plongé dans le quotidien le monde.

Il eut été plus malin de me satisfaire des informations sportives du journal l'équipe et la tartiflette m'est restée sur l'estomac lorsque j'ai lu cette phrase.

L'ancien Premier ministre Margaret Thatcher, une des plus proches alliées d'Augusto Pinochet en Grande-Bretagne, s'est déclarée très attristée par sa mort, selon ses services.

Quand la bassesse et l'indécence l'emporte sur le respect des victimes et la dignité ... beurk.