Tous les journaux sont revenus aujourd'hui sur le drame insensé qui s'est produit hier. En effet, comment, à l'heure où nous recevons sur notre GSM le score d'un match de foot en direct, deux trains peuvent se percuter ... je n'arrive pas à y croire ... mais dans ce contexte capitalistique où la défense l'existence des intêrets des uns et des autres est déséquilibrée, il est (de plus en plus) évident que la vie d'un cheminot, d'un frontalier ou d'une personne en général pèse moins qu'un train de marchandises devant arriver à l'heure.
Les informations de France 3 Lorraine Champagne-Ardenne et celles de Yahoo France fournissent des commentaires intéressants ainsi que la version papier du journal luxembourgeois La Voix.
Les frontaliers au Luxembourg sont répartis ainsi (Statistiques de 2002 et donc chiffres à revoir à la hausse malgré la stagnation du marché de l'emploi) :
- 52000 en provenance de France
- 27000 en provenance de Belgique
- 14000 en provenance d'Allemagne
A partir de Thionville, l'A31 est un axe totalement saturé et depuis une dizaine d'années de plus en plus de personnes empruntent les TER Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg. Il est évident que tous les travailleurs frontaliers et leurs proches se sentent concernés et très émus par ce drame.
Pourquoi alors vivre en France, en Belgique ou en Allemagne ? Ne serait-il pas plus simple de s'installer à Luxembourg. De nombreuses raisons expliquent cette situation avec en premier lieu le coût du loyer ou de l'achat à Luxembourg qui est une des villes les plus chères d'Europe. En suite, il est fréquent dans les couples que le conjoint travaille dans le pays d'oingine du frontalier. Enfin, certains estiment que le système scolaire ou medical du Luxembourg n'est pas au niveau de celui des autres pays.
J'ai choisi de vivre à Thionville et de faire le trajet tous les jours, par le train et en voiture pour la première et troisième raison. Même s'il me faut au mieux une heure porte à porte pour me rendre au travail lorsqu'il n'y a pas d'incident (bouchons ou retard de train), je préfère vivre dans un appartement de deux à trois fois la superficie de celui que je pourrais obtenir à Luxembourg. Enfin, j'ai nous avons (mon ex-femme et moi) volontairement opté pour faire suivre à mes nos enfants le système éducatif français.
Inutile de se plaindre en permanence de cette vie de frontaliers (choisie pour bon nombre d'entre nous). Cela n'empêche que ce type de catastrophe est complètement absurde à notre époque.
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